Premier semestre 2024 : les voitures électriques en Belgique progressent de +52%.
Le secteur fait toutefois face à des défis de transition
03-07-2024
Filip Rylant, porte-parole de la fédération de la mobilité TRAXIO : « Le marché européen des nouvelles voitures électriques est en déclin depuis un certain temps, mais le marché belge des immatriculations de voitures électriques (VE), neuves et d’occasion, prospère. Au premier semestre 2024, nous constatons une augmentation significative des immatriculations, passant de 43 687 en 2023 à 64 429 en 2024 pour le neuf, et de 5398 à 10 112 pour les occasions, ce qui représente une progression totale de +52%.
Une dynamique distincte se dessine entre les marchés du neuf et de l’occasion. La croissance des immatriculations de voitures électriques neuves est principalement tirée par l'adoption croissante des flottes d'entreprises et du leasing, représentant 85,5% (soit 55 082 véhicules) des immatriculations de VE au premier semestre 2024. En revanche, sur le marché de l’occasion, la répartition entre les immatriculations aux entreprises (51%) et aux particuliers (49%) est quasiment équilibrée.
Les particuliers montrent un intérêt croissant pour les voitures électriques, qu'elles soient neuves ou d’occasion. La Flandre se démarque nettement dans cette tendance, avec 81,2% des voitures électriques neuves et 76% des voitures électriques d'occasion immatriculés par des particuliers enregistrées dans cette région. Cette hausse coïncide avec l’introduction de la prime du gouvernement flamand pour l’achat de voitures électriques. Attention toutefois, la suppression de cette prime pourrait avoir un impact négatif sur les ventes aux particuliers, ce qui pourrait se faire ressentir sur plusieurs années. Par ailleurs, l’offre de VE sur le marché de l’occasion commencera progressivement à dépasser la demande, entraînant une baisse de la valeur résiduelle. Cette situation sera exacerbée par l'introduction de modèles moins chers. »
Marché du neuf
Le marché européen des nouvelles voitures électriques est en déclin depuis un certain temps, mais ce n'est pas le cas en Belgique où les immatriculations de VE sur le marché intérieur continuent d'augmenter.
Le nombre total d'immatriculations des nouvelles voitures électriques a augmenté de 43 687 au cours des six premiers mois de 2023 à 64 429 en 2024 (+47,5%). La part des nouvelles voitures électriques représente désormais près d'un quart du marché (24,1%).
Nous devons cette évolution positive en Belgique principalement à l'augmentation rapide du nombre de voitures électriques pour les entreprises et le leasing. La fiscalité avantageuse pousse les entreprises vers l'électrification, tout comme la forte augmentation de l’avantage toute nature (ATN) pour les utilisateurs de voitures de leasing à moteur à combustion. Ainsi, au cours du premier semestre, 55 082 VE ont été immatriculées par des entreprises ou en leasing, ce qui représente 20,9% du marché total des voitures neuves et 85,5% du nombre de voitures électriques immatriculées.
Par ailleurs, la part des nouvelles voitures électriques achetées par des particuliers a plus que doublé : +107,4% (de 4 507 à 9 347 unités). Cette augmentation peut être attribuée à la prime gouvernementale flamande pour l'achat de voitures électriques, puisque 81,2% (7 593 unités) des nouvelles voitures électriques sont immatriculées en Flandre.
Marché de l’occasion
Sur le marché des voitures électriques d'occasion, l'histoire est très différente. Le nombre d'immatriculations au premier semestre 2024 a augmenté de +87,3% pour atteindre 10 112 voitures. Toutefois, il est à noter que la répartition entre les entreprises (51%) et les particuliers (49%) est quasiment égale. Cela est dû à une forte augmentation chez les particuliers (4 970, soit +135%) grâce à la prime flamande : 76% (3 776 unités) des VE d'occasion immatriculés par des particuliers, l’ont été en Flandre.
Attention toutefois, la suppression anticipée de la prime – normalement prévue jusqu'à la fin de cette année – aura évidemment un impact négatif considérable sur les ventes aux particuliers. Nous prévoyons que le marché en ressentira les répercussions pendant plusieurs années.
SURPLUS D'OCCASIONS, VALEURS RÉSIDUELLES PLUS BASSES
De plus en plus de voitures électriques se libèrent à la fin des contrats de leasing. Mais contrairement aux moteurs à combustion, il n'existe pas de marché pour les VE dans des régions comme l'Europe de l'Est ou du Sud. Sur le marché belge, la demande des particuliers pour des VE d'occasion est encore limitée, notamment parce que les voitures issues du leasing ne répondent souvent pas aux critères de la prime flamande.
Progressivement, un surplus de voitures électriques d'occasion apparaît sur le marché, avec une rotation chez les concessionnaires bien plus lente que celle des voitures à moteur à combustion – y compris les diesels. Ce qui conduit à des valeurs résiduelles pour les VE plus basses que prévu à l'origine – un phénomène accentué par les baisses de prix et l'arrivée de modèles moins chers. Par exemple, la valeur résiduelle d'une Tesla Model 3 après 4 ans serait inférieure de 30%.
Transition électrique en Belgique : défis
Nous sommes en pleine phase de transition rapide mais difficile : les entreprises misent sur l'électrification et on observe également une croissance chez les particuliers grâce à la prime flamande. Cependant, la part des particuliers reste limitée car ils ne sont pas encore totalement convaincus par la conduite électrique. De plus, l'infrastructure (surtout dans le sud du pays) laisse encore à désirer. L'évolution technologique rapide et l'arrivée de modèles moins chers sur le marché laissent présager des baisses de prix dans le marché de l'occasion, ce qui pose des défis pour les sociétés de leasing. Le particulier flamand profite de la prime VE mais dans les années à venir, ce marché pourrait être sérieusement affecté par la fin de cette prime prévue pour fin 2024. Le risque est alors de voir émerger une mobilité à deux vitesses : voitures électriques d'entreprise contre voitures particulières à moteur à combustion.
Quelques concessionnaires et vendeurs de voitures d’occasion de premier plan nous ont fait part de leurs points de vue intéressants.
Frédéric Vassamillet, SOCO « La croissance des immatriculations de véhicules électriques (VE) est principalement due aux ventes B2B, soutenues par des subsides et des avantages fiscaux. Sans ces incitations, la situation pourrait changer radicalement. Les longs délais de livraison signifient que les commandes sont souvent passées bien avant l’immatriculation, et cette tendance pourrait ne pas durer.
Le marché des VE d’occasion en Wallonie est au point mort. Les consommateurs recherchent des prix plus bas, des coûts d’utilisation à long terme réduits, et préfèrent les véhicules d’occasion de qualité. Il y a une tendance croissante vers les hybrides et les véhicules éco-responsables, mais une réticence à passer aux VE.
À court et moyen terme, l’adoption des véhicules électrifiés dépendra de leur acceptation par les particuliers, des prix, des infrastructures de recharge et des politiques gouvernementales. »
Simon Bossuyt, DEX « Le gouvernement fait des efforts pour promouvoir les voitures électriques, mais il y a souvent des incertitudes légales et des actions qui échouent faute de budget. Les voitures électriques deviennent plus courantes avec plus de bornes de recharge et une meilleure autonomie. Cependant, pour les particuliers, les voitures à essence ou hybrides restent plus abordables, surtout pour les longs trajets. Le marché automobile s’électrifiera progressivement, d’abord avec plus d’hybrides, puis entièrement électriques, mais cela prendra encore au moins 5 ans pour une augmentation notable des voitures électriques, en fonction de l’offre, de l’autonomie et de l’infrastructure de recharge. »
Ivo Willems, Cardoen « Le programme de subventions pour les véhicules électriques est efficace. Grâce à l’aide de l’État, il existe désormais des modèles qui répondent aux critères et sont proposés à un prix inférieur à 40 000 €. »
Top 5 des voitures électriques neuves
Au premier semestre 2024, les cinq voitures électriques neuves les plus vendues en B2B sont : la Tesla MODEL Y en tête avec 4 998 unités, suivie de la Volvo XC40 avec 3 769 unités, puis Audi Q4 E-TRON avec 325 unités, BMW IX1 avec 3225 unités, et enfin la Tesla MODEL 3 avec 3 012unités.
Pour ce qui est du B2C, les Tesla Model Y (2 577) et Model 3 (1 477) occupent les deux premières places. Le top 5 est complété par l’infiniti EX30 (346), la DACIA SPRING (280), et la Volkswagen ID.3 (224).
De plus en plus de voitures électriques se libèrent à la fin des contrats de leasing. Mais contrairement aux moteurs à combustion, il n'existe pas de marché pour les VE dans des régions comme l'Europe de l'Est ou du Sud. Sur le marché belge, la demande des particuliers pour des VE d'occasion est encore limitée, notamment parce que les voitures issues du leasing ne répondent souvent pas aux critères de la prime flamande.
Progressivement, un surplus de voitures électriques d'occasion apparaît sur le marché, avec une rotation chez les concessionnaires bien plus lente que celle des voitures à moteur à combustion – y compris les diesels. Ce qui conduit à des valeurs résiduelles pour les VE plus basses que prévu à l'origine – un phénomène accentué par les baisses de prix et l'arrivée de modèles moins chers. Par exemple, la valeur résiduelle d'une Tesla Model 3 après 4 ans serait inférieure de 30%.
Transition électrique en Belgique : défis
Nous sommes en pleine phase de transition rapide mais difficile : les entreprises misent sur l'électrification et on observe également une croissance chez les particuliers grâce à la prime flamande. Cependant, la part des particuliers reste limitée car ils ne sont pas encore totalement convaincus par la conduite électrique. De plus, l'infrastructure (surtout dans le sud du pays) laisse encore à désirer. L'évolution technologique rapide et l'arrivée de modèles moins chers sur le marché laissent présager des baisses de prix dans le marché de l'occasion, ce qui pose des défis pour les sociétés de leasing. Le particulier flamand profite de la prime VE mais dans les années à venir, ce marché pourrait être sérieusement affecté par la fin de cette prime prévue pour fin 2024. Le risque est alors de voir émerger une mobilité à deux vitesses : voitures électriques d'entreprise contre voitures particulières à moteur à combustion.
Quelques concessionnaires et vendeurs de voitures d’occasion de premier plan nous ont fait part de leurs points de vue intéressants.
Frédéric Vassamillet, SOCO « La croissance des immatriculations de véhicules électriques (VE) est principalement due aux ventes B2B, soutenues par des subsides et des avantages fiscaux. Sans ces incitations, la situation pourrait changer radicalement. Les longs délais de livraison signifient que les commandes sont souvent passées bien avant l’immatriculation, et cette tendance pourrait ne pas durer.
Le marché des VE d’occasion en Wallonie est au point mort. Les consommateurs recherchent des prix plus bas, des coûts d’utilisation à long terme réduits, et préfèrent les véhicules d’occasion de qualité. Il y a une tendance croissante vers les hybrides et les véhicules éco-responsables, mais une réticence à passer aux VE.
À court et moyen terme, l’adoption des véhicules électrifiés dépendra de leur acceptation par les particuliers, des prix, des infrastructures de recharge et des politiques gouvernementales. »
Simon Bossuyt, DEX « Le gouvernement fait des efforts pour promouvoir les voitures électriques, mais il y a souvent des incertitudes légales et des actions qui échouent faute de budget. Les voitures électriques deviennent plus courantes avec plus de bornes de recharge et une meilleure autonomie. Cependant, pour les particuliers, les voitures à essence ou hybrides restent plus abordables, surtout pour les longs trajets. Le marché automobile s’électrifiera progressivement, d’abord avec plus d’hybrides, puis entièrement électriques, mais cela prendra encore au moins 5 ans pour une augmentation notable des voitures électriques, en fonction de l’offre, de l’autonomie et de l’infrastructure de recharge. »
Ivo Willems, Cardoen « Le programme de subventions pour les véhicules électriques est efficace. Grâce à l’aide de l’État, il existe désormais des modèles qui répondent aux critères et sont proposés à un prix inférieur à 40 000 €. »
Top 5 des voitures électriques neuves
Au premier semestre 2024, les cinq voitures électriques neuves les plus vendues en B2B sont : la Tesla MODEL Y en tête avec 4 998 unités, suivie de la Volvo XC40 avec 3 769 unités, puis Audi Q4 E-TRON avec 325 unités, BMW IX1 avec 3225 unités, et enfin la Tesla MODEL 3 avec 3 012unités.
Pour ce qui est du B2C, les Tesla Model Y (2 577) et Model 3 (1 477) occupent les deux premières places. Le top 5 est complété par l’infiniti EX30 (346), la DACIA SPRING (280), et la Volkswagen ID.3 (224).
Top 5 des voitures électriques d’occasion
Pour ce qui est du B2B, trois marques se distinguent dans le top 5 des voitures électriques d’occasion : la Porsche TAYCAN (447) arrive en tête, suivie de la Tesla MODEL 3 (398) et Model Y (238), et finalement la BMW IX (183) et IX3 (162).
Les modèles plus populaires immatriculés en B2C sont : la Tesla MODEL 3 en tête avec 544 unités, suivie de la Nissan LEAF avec 244 unités, puis la BMW I3 avec 213 unités, et enfin la Tesla MODEL S avec 188 unités, suivie de près par la Fiat 500 avec 180 unités.
Pour ce qui est du B2B, trois marques se distinguent dans le top 5 des voitures électriques d’occasion : la Porsche TAYCAN (447) arrive en tête, suivie de la Tesla MODEL 3 (398) et Model Y (238), et finalement la BMW IX (183) et IX3 (162).
Les modèles plus populaires immatriculés en B2C sont : la Tesla MODEL 3 en tête avec 544 unités, suivie de la Nissan LEAF avec 244 unités, puis la BMW I3 avec 213 unités, et enfin la Tesla MODEL S avec 188 unités, suivie de près par la Fiat 500 avec 180 unités.
